Comprendre les constructions à pans de bois

Immeubles a pans de bois place du champ Jacquet à Rennes
Maison a pans de bois place du Champ Jacquet à Rennes
Maison a pans de bois a Rennes
Immeuble a colombage à Rennes

Le pan de bois

Une maison à pans de bois ou maison à colombages, est une construction constituée de deux éléments principaux :

  • l’ossature en charpente (murs et structure porteuse) constituée de pans de bois dont les poutres délimitent des compartiments appelés carreaux. l’ossature est divisée en armature principale (poteaux, sablières) et armature secondaire (pièces de bois dont l’assemblage crée des motifs : armature en chevrons, en grille, en losanges…)
  • le hourdage qui remplit les murs et a un rôle de raidisseur. Il est constitué d’une maçonnerie légère composée de briques, torchis, pierre, plâtre, bois. Les matériaux utilisés étaient en général sélectionnés parmi ceux disponibles localement pour des raisons économiques. Cela explique la diversité des matériaux utilisés pour réaliser le hourdage.

On parle généralement de pans de bois lorsque la maison est à plusieurs étages.

Dès le XVIIe siècle et durant tout le XIXe siècle, on plâtre les façades des maisons à pans de bois afin de répondre à la réglementation, en les protégeant contre un ennemi redoutable : l’incendie. Dès lors les poutres en bois ne sont plus apparentes et cela donne un aspect plus moderne et proche des constructions en pierre qui s’impose dès le début du XVIIIe siècle.

Maison a pans de bois à Rennes

L'encorbellement

Ce terme caractérise les maisons qui ont un ou plusieurs étages en saillie sur le rez-de-chaussée, c’est-à-dire que la façade des étages dépasse de celle du rez-de-chaussée. La façade de la maison ou de l’immeuble a une forme d’escalier ou de gradin inversé.

On trouve ce type de construction dès la fin du Moyen Âge, mais cette technique se développe surtout à la Renaissance. Au cours du temps, elle se perfectionne et permet la multiplication des encorbellements. Certaines maisons peuvent avoir deux, trois, voire exceptionnellement quatre ou cinq étages en encorbellement.

Le terme encorbellement est dérivé de « corbel » qui est la forme ancienne de « corbeau » (support qui dépasse du mur pour soutenir l’étage supérieur plus grand que l’étage inférieur).

La construction en encorbellement a plusieurs avantages : elle permet aux propriétaires de gagner en surface à chaque étage, mais aussi de diminuer les taxes, calculées à l’époque sur la superficie du rez-de-chaussée. Enfin, elle évite aux eaux de pluie de s’écouler sur la façade, chaque étage en encorbellement protégeant l’étage inférieur.

Cependant, au fil du temps, ce système a été interdit car il se développe tellement rapidement que certaines rues étroites se retrouvent quasiment couvertes. Les rues sont assombries, on ne voit plus le ciel. La ventilation naturelle des rues est également rendue moins efficace et ces lieux deviennent rapidement insalubres du fait du manque de ventilation et de la présence de déjections et détritus jetés à même le sol par les riverains. L’interdiction de ce mode de construction a contribué à limiter la diffusion rapide des épidémies et le risque de propagation du feu lors d’incendies.

Immeuble a colombage à Rennes
Maisons a encorbellement sur le quai Jaques Le Blanc à Belle-Ile-en-Mer